Cerise au Kerala
 

Kanniyakumari, le 9 mars 2012

 

6h53

Réveillé par le besoin d’une évacuation liquide, multiple et malodorante, j’ai profité pour me rendre sur le toit de l’hôtel. En compagnie de touristes indiens, j’y ai apprécie un lever de soleil paresseux et voilé. Kanniyakumari est un des rares endroits où on peut voir le soleil se lever et se coucher sur la mer. Cerise dormait profondément.

20h56

Me voilà fourbu après une bien riche journée. Je suis parti à la recherche d’un cordonnier sur la rue principale avec les sandales de Cerise et les miennes. Il m’a dit de repasser dans une heure avec cent cinquante roupies (un peu moins de trois francs suisses). Je suis allé manger avec Cerise un masala dosa avant d’aller chercher les chaussures. Ensuite, nous sommes parti pour le parc aquatique voisin, nommé « Baywatch ». Nous n’y avons trouvé ni David Hasselhof, ni Pamela Anderson, plutôt des centaines d’écoliers. Le parc était grandiose. La propreté et les finitions étaient … indiennes. Sinon, les installations étaient ingénieuses et ludiques. Nous avons d’abord profité longuement d’une grande piscine à vagues, sans vagues activées, seuls. Cerise y avait son fond sur la majorité de la longueur et nous avons pu nous amuser beaucoup plus librement qu’hier dans la piscine de l’hôtel. Puis nous sommes montés vers la piscine des enfants, peu profonde et pourvu d’une structure centrale crachant de l’eau et accueillant des toboggans. Sur un des côtés de plus grands toboggans attendaient.  L’employée a en fait allumé le système pour nous. Au début, les toboggans glissaient peu, ensuite, ils fonctionnaient mieux et nous avons également compris la technique à utiliser. Nous avons passés de super moments. Quand je suis sorti de l’eau, les employés du parc voulaient que nous allions essayer de plus gros toboggans encore un peu plus haut. Cerise s’amusait toujours très bien et nous n’étions pas pressés. Par ailleurs, elle n’avait toujours pas voulu m’accompagner dans celui qui passait à l’intérieur de la structure, comme dans un tunnel. Plus tard, nous y sommes allés. Ils voulaient envoyer Cerise, l’air de rien, sur des toboggans que je n’osais pas descendre moi-même. Bon d’accord, je ne suis pas une référence, un rien me fait peur et je déteste être secoué. Ils nous ont alors envoyé à l’étage supérieur. Rebelote. Encore pire. Il y avait un toboggan jaune dont la pente était plus douce et tournante, à descendre à deux en bouée. Cerise voulait y aller ! Je l’ai donc accompagné, pas rassuré, et assurant mon rôle de père confiant. Oui, l’expérience était chouette. Cerise a tout de même eu peur. Je suis remonté chercher notre sac. D’en-haut, je pouvais voir les employées chasser Cerise pour la porter et elles n’arrivaient pas à l’attraper. L’attraction suivante était un grand disque coloré sur lequel était simulée un pluie tropicale sur fond de musique indienne survoltée. Cerise y dansait, je l’ai rejointe. Nous avons dansé de nombreuses minutes, la joie fendant nos visages épanouis. Quand j’ai fini par me lasser, Cerise est restée, bientôt envahie d’Indiennes émerveillées. Cerise se battait pour faire respecter son espace vital. Non, elle ne souhaite pas se retrouver dans des bras inconnus le temps d’un photo toutes les minutes. Elle veut danser. Plus qu’autonome, elle est indépendante. Quand nous sommes retournés à la piscine à vagues, j’ai constaté que j’avais oublié mes lunettes au bord de la piscine des enfants et que juste avant que nous la quittions, une multitude d’écoliers s’y étaient jetés. J’ai cherché, fait le tour des attractions plusieurs fois, demandé à tout le personnel. Une belle paire de Ray-Ban authentiques devait faire envie. Malheureusement pour celui qui les a prises, elles corrigent la vue et lui seront inutiles. J’ai prié St-Antoine de Padoue (ne lui dois-je pas encore deux francs ?) A un moment, j’ai pensé pouvoir élucider l’énigme de sa disparition, par des ressentis inconscients. J’ai trouvé un chouchou qui plairait à Cerise et je l’ai pris. Puis je l’ai ramené rapidement. Il n’y avait aucun rapport, aucune compensation à espérer entre les deux objets. Je me suis dis que s’il était toujours là quand nous partirions, car il avait tout de même bel et bien l’air abandonné, alors je le prendrais. Nous sommes retournés du côté de l’entrée du parc, du côté des manèges. Alors nous avons traversé le tunnel fantôme, Cerise fermement accrochée dans mes bras. Elle a eu peur. Nous avons tourné dans des éléphants, équivalents de nos avions de fête foraine, dans des tasses de thés qui tournaient également sur elle-même selon les impulsions que nous donnions sur le volant central. J’avais déjà la tête qui tournait et j’étais content de laisser Cerise tourner seule sur les chaises. Puis retour sur la piste de danse. Je me suis dit que ces moments de bonheur valaient bien une paire de lunettes et j’ai lâché prise. Retour à la piscine des enfants. Cerise a accepté de descendre avec moi le toboggan tunnel, génial. Puis elle a encore joué seule éternellement, presque jusqu’à la fermeture du parc. Nous avons encore juste eu le temps de profiter du train de « Baywatch » et de faire un deuxième tour dans le tunnel qui fait peur, à la demande de Cerise, toujours dans mes bras, moins apeurée. A la sortie, j’ai consigné, sans grand espoir, que si quelqu’un trouvait mes lunettes, il appelle l’hôtel TriSeas à Kanniyakumari. Nous avons passé cinq heures trente dans le parc. A la sortie, de nouvelles jeunes filles et de nouveaux jeunes hommes s’en prenait à Cerise. L’arrivée d’un rickshaw nous sauva. Nous sommes ensuite allés ensuite mangé un repas trop cher, lire et envoyer quelques e-mail (la connexion était meilleure ce soir), acheté des cadeaux pour Hélène et au lit.  Ce soir, alors que j’écris, elle me parle à nouveau du train fantôme et je lui répète que les objets étaient fait de plastique, comme nous l’avons détaillé notre de notre deuxième passage. Elle me dit que cette grotte est pour les adultes. Je constate en règle générale, quand je suis à son écoute, quand elle un grand sens de l’observation, qu’elle est bien plus visuelle que je ne le croyais.

Annoncées par la diarrhée matinale, les crampes d’estomac sont arrivées ce soir, accompagnées d’évacuations fréquente et de nombreuses éructations. Je garde la confiance pour que cela se règle naturellement, bien plus vite qu’il y a treize ans.

 

 

 
 
 

 

 
            
 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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