Cerise au Kerala
 

 

 
Kanniyakumari, le 10 mars 2012, 21h45
 

 

Le programme de la journée était très léger. Ce qui est une bonne chose, car cela permet de profiter de ce qui se présente. Et une nouvelle fois à Kanniyakumari, la journée est passé très vite. Nous sommes d’abord retournés chez le cordonnier pour qu’il finisse de coller les semelles des sandales de Cerise qui se décollaient maintenant légèrement à l’arrière. Nous avons rompu notre jeûne nocturne dans une gargotte fréquentée exclusivement par des indiens, avec d’excellents chappatis au beurre. Puis contre l’avis de Cerise, nous sommes allés visiter le temple de Kumari Amman, principale attraction de la ville. Selon la légende, la déesse Devi, vierge (kanya), vainquit seule les démons et rendit au monde sa liberté. Les pèlerins affluent pour la remercier. Cerise, elle refusait d’y aller depuis notre arrivée. Je lui ai proposé la visite chaque jour et chaque jour elle a refusé. Je lui ai expliqué que j’en avais très envie et que nous vivions le dernier jour où nous en aurions facilement la possibilité, puisque nous allions partir le lendemain. Elle a accepté. Puis a marmonné souvent qu’elle était agacée de devoir enlever ses chaussures, elle s’était lavé les pieds et ne voulait pas le refaire. Pourtant, elle ne s’était pas lavée depuis la veille. Tout de même, elle ne voulait pas se laver les pieds tous les jours. Les Indiens se baignent pour la plupart complètement habillés, même dans un parc aquatique comme Baywatch. Par contre, pour visiter le temple de Kumari Amman, les hommes doivent enlever leur chemise. Torse nu, j’ai parcouru le chemin organisé à l’intérieur du temple où se mêlaient lingams, odeurs d’huiles parfumées, fleurs, sculptures, pigments rouges, troncs de donations, pèlerins pressés, ornementations murales et une vouivre lourde comme l’encens (qui n’y brûlait pourtant pas). Je sentais l’énergie envahissante des prières centenaires dans un tourbillon enivrant. J’ai pu attirer l’attention de Cerise sur les certains décors, sculptures et couleurs. Quant mon attention à elle faisait place à l’attention à mon environnement immédiat, reprenait la litanie des chaussures et des pieds sales. A la sortie, nous avons longé la mer et nous nous sommes abrité du soleil sous une construction en pierre ressemblant à un vieux marché couvert (sous les halles à Bulle, par exemple, sauf qu’il n’y avait que le toit). J’y ai discuté de tennis et de cricket avec deux jeunes habitants de Chennai, tandis que Cerise grignotait un épi de maïs froid. Une foule se baignait sur la minuscule plage en-dessous. Sur le chemin du mémorial Gandhi voisin, j’ai acheté des films et de la musique indienne et ai répondu à un sondage d’une aspirante en tourisme. Cerise a bien aimé visiter le mémorial de Gandhi, je lui parlais du personnage depuis notre arrivée à Kanniyakumari. Je suspecte pourtant la couleur rose du bâtiment d’être plus importante que mes explications. Quoique après que lui aie présenté le Mahatma sur une photo, elle l’a reconnu sur les autres, à différents âges. Nous sommes rentrés nous reposer un moment à l’hôtel, qui avait reçu un appel de Baywatch disant qu’ils avaient retrouvés mes lunettes. Nous nous sommes donc précipité sur le premier rickshaw venu pour aller les récupérer. Ce n’étaient pas mes lunettes, mais les lunettes pour enfant que j’avais déjà vue hier. Nous nous sommes donc reposés un moment, comme prévu, avant d’entreprendre la dernière activité planifiée de la journée, nous rendre à la gare pour y acheter notre billet de train. Et bien, il faudra l’acheter directement demain. Au moins, nous connaissons l’horaire des trains en partance de Kanniyakumari et qui s’arrêtent à Varkala : cinq heures trente et dix heures trente, c’est tout. Sinon, il doit y avoir de nombreuses possibilités en bus. Je préfère le train. Nous sommes restés une petite heure à la gare, paisiblement, à siroter du jus de pomme et du chai, à manger des bananes et à observer une quinzaine de Japonais. Deux filles sont venues jouer avec Cerise, et pour une fois, elles étaient douces. Sur le chemin du retour, le troisième bancomat m’a craché les billets désirés. J’ai demandé à Cerise si elle voulait aller regarder l’église qu’elle trouvait belle depuis le bateau l’autre jour. Elle voulait. Nous avons mis du temps à y parvenir, parce qu’auparavant des jeunes jouaient au cricket et que j’ai voulu m’y arrêter. Ils m’ont proposé de jouer et j’ai accepté. J’ai ainsi pu batter pendant presque une heure, m’inquiétant régulièrement de Cerise qui mangeait le reste de son maïs entourée d’enfants. Quelle perle cette fille. Je crois qu’elle ne s’est pas ennuyée, en tout cas, elle ne m’a rien dit, ni pendant, ni après. L’église était très kitch. Des sœurs chantaient, assises à même le sol, comme la plupart des croyants présents, comme Cerise et moi. Cerise avait elle aussi envie de chanter, comme souvent. Nous ne nous sommes pas attardés, pourtant Cerise était très contente, elle l’a trouvé très belle, cette église et était ravie d’y être allée. Nous sommes repartis par des rues inconnues, traversant un quartier d’habitation aux couleurs parfois pétantes, loin des ribambelles de magasins qui constituent la partie touristique de la ville. Ces ruelles nous ont emmenés au port. Certains pêcheurs réparaient leurs filets, alors que d’autres, en ayant déjà terminé, jouaient aux cartes, assis par terre, à l’ombre de leurs embarcations. Illuminés par cette ballade revigorante, nous sommes rentrés à l’hôtel un petit moment. Puis nous sommes allés manger, et nous nous sommes couchés car la journée était déjà terminée.

 

 
 
 
 

 

 
            
 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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