Tout de même, c’est la deuxième paire de lunettes identiques que je me fais voler à l’étranger. Il faut croire qu’elles sont bien. Je me disais aussi que, quand trois heures de train entre Kanniyakumari et Varkala passent plus vite qu’une demie-heure entre Bulle et Fribourg, c’est que l’appréciation du temps a changé. Nous sommes partis ce matin à la découverte des deux plages situées plus au nord. Elles étaient effectivement plus tranquille, sans être plus belles et surtout plus resteinte, d’autatnt plus que la marée était haute. En chemin, nous avons été appelés par les Français croisés à la gare de Coimbatore. Cerise était contente de les voir. Elle se gênait, et leur a parlé. De jeunes français à leur table disaient avoir entendu parler d’elle. Ne connaissant pas mon prénom, ils m’avaient surnommé Gâteau, car ils se souvenaient de la Cerise sur le Gâteau. Cela m’a plu, je les en remercie. Pour nous désaltérer, ou pour manger (des momos ce midi, spécialité tibétaine), nous profitons de fauteuil en osier (ou plutôt bambou ?) faisant face à la mer. En réalité, je regarde autant, voire plus, les touristes moches qui déambulent que les vagues qui se brisent. Oui, les touristes me semblent pour la plupart moches. Ce ne sont que des projections bien sûr, ils me semblent dans des jeux d’apparence, de savoir-faire. La sensation que je ressens se retrouve assez bien dans « Creep » de Radiohead : « What the hell I’m doing here, I don’t belong here ». Je n’appartient pas non plus à l’Inde, c’est vrai. Pourtant je me sens plus proche des Indiens, nantis évidemment, que des plagistes de Varkala. Aussi, suis-je assez satisfait que Cerise veuille partir dès demain. Le ciel est resté couvert presque toute la journée, offrant un peu de fraîcheur malgré l’humidité suintante. Quant nous avons atteint la plage, il s’est mis à pleuvoir, cela m’a rappelé la remarque de Cerise hier soir, quand je lui ai dit qu’il pleuvait, elle m’a répondu simplement : c’est la mousson. L’averse fine et brève à nettoyé la bande de sable de nombreux corps affalés. Les vagues sont redoutables ici et le ressac me tirait vers le nord avec une vigueur impressionnante. Cerise à mis les pieds dans l’eau et à fait pipi dans l’eau un peu plus tard, toujours pas rassurée. Elle a joué longuement dans le sable, j’ai fait un château qu’elle a écrabouillé plus tard avec plaisir, un trou et des dessins dans le sable. Elle remplissait sa robe de sable. Nous avons parlé avec Hélène et Lea. Regardé des « Tom&Jerry » et nous sommes couchés de bonne heure, car nous souhaitons attraper le bateau de dix heures trente à Kollam.