Notre grand jeu, ici à l’hôtel, consiste à nous donner rendez-vous deux étages plus haut ou plus bas. Cerise prend seule l’ascenseur pendant que j’entreprends les escaliers. Elle prend avec elle la clef de la chambre et c’est une source d’amusement et de joie.
Nous nous sommes levés un peu plus tôt et sommes partis en auto-rickshaw vers les plages de Thottada, que si peu d’indigènes semblent connaître. Huit kilomètres et trente minutes de rickshaw pour arriver en vue de la plage. En réalité près des résidences en bord de plage pour touristes fortunés qui souhaitent résider au grand calme. Après quelques détours, dont le franchissement d’un pont étroit et sans barrière, nous avons découvert une plage magnifique et presque déserte. Un vrai coin de paradis. A dix heures trente, le soleil cognait déjà méchamment sur nos coups de soleil, même à travers mon t-shirt. Nos rougeurs attestaient des endroits où la crème solaire n’avait pas bien été appliquée. J’ai même la marque d’une main blanche dans le dos. J’ai marché jusqu’au blocs rocheux en bout de plage. Cerise lambinait et je l’ai laissée prendre son temps. Que pouvait-il lui arriver ici ? Elle m’a d’ailleurs rapidement rattrapé en courant. Les rochers abritaient de nombreuses familles de crabes, de la taille de la paume d’un main, verts, qui gambadaient. Je nous ai installé dans un petit coin d’ombre, sous un rocher. Et j’ai enfilé mes pa. J’ai fait attention aux réceptions, d’autant plus que le rocher était abrasif et friable ! Je me suis alors contenté de « voies » simples. Elles constituaient tout de même un joli défi dans ces conditions parfaitement inhabituelles ! Après une petite pause coquillage auprès de Cerise qui jouissait paisiblement de l’ombre, j’ai attaqué une traversée pour aller étudier la crique suivante que j’apercevais du sommet des blocs précédents. J’ai rebroussé chemin pour prendre Cerise avec moi, par d’autres chemins toutefois. Entre chemins abrupts, rochers acérés, lianes traînantes, racines débordantes et branches envahissantes, Cerise l’a prononcé elle-même : On est des explorateurs papa. Notre peine fût récompensée ! Si la plage précédente était magnifique, cette crique-ci était magique. Elle valait à elle seule le trajet jusqu’à Kannur. Nous avons pu profité de l’ombre d’un gros rocher, réellement au frais, pour nous attarder. J’ai attaqué ce gros bloc, celui qui se trouve en photo dans le Lonely Planet. Par des passages plus compliqués qu’auparavant. Le sable, ici, assurait une bonne réception. Le rocher était toutefois toujours aussi abrasif et j’ai abandonné les escalades dès mon défi réussi, car je collectionnais déjà de nombreuses petites blessures. Un jeune indien est passé par là et nous avons discuté longuement, agréablement, tapis dans l’ombre du rocher, jouant avec Cerise et ses petits coquillages.
Pour rentrer, ce fût une séance cardio, sous un soleil de plomb, avec Cerise sur les épaules, dans des ruelles grimpant vers le village. Le bus que nous y avons attendu était un de ces bus comme j’aime, plein de vie, d’odeurs, sauf que celui-là était plus que bondé et pas très agréable pour Cerise, qui s’est retrouvée assise entre deux inconnus pour une partie du trajet. Nous avons pu voir la ville de Kannur de jour, jusqu’à la gare routière. Nous y avons bu des jus de raisins (une variété très sucrée de petits raisins), mangé des samosas, une orange, des pâtisseries et trouvé l’horaire du bus pour Kalpetta demain. En rentrant à l’hôtel, nous avons assisté à une scène animalière inédite : une fouine pourchassait un crapaud paniqué !
Après une bonne heure à profiter de dessins animés dans la fraîcheur de la chambre, nous avons rejoint la piscine pour nous y baigner longuement (surtout Cerise). Nous y avons beaucoup joué, interrompu seulement par le Rennais. Cerise a fini par sortir elle-même de l’eau, le soleil couché. Nous en avons profité pour un dernier repas avant d’aller regarder un Dora à l’aide de la connexion internet disponible à la réception.