Cerise au Kerala
 

 

 
Kalpetta, le 2 mars
 

 

 

8h15

C’est l’anniversaire de Caroline aujourd’hui. Cerise dort encore paisiblement, durant la nuit, j’ai vu le plaisir sur ses lèvres, un rêve qui devait être rempli de satisfaction. Elle est douée d’une grande observation pour les choses qui l’attirent. Elle repère immédiatement les fleurs et les cœurs dans le capitonnage des rickshaw, sur les affiches publicitaires, dans les différents articles des magasins. Elle n’est pas contente de l’organisation d’aujourd’hui, car elle n’a rien pu choisir où elle voulait aller. Elle n’a pas tout à fait tord, en même temps, il n’y a pas grand chose à choisir. Il s’agit avant tout de faire ce tour ou pas. Elle se réveille, je vous laisse.

22h44

Quelle journée. Nous avons déjeûné d’une pâtisserie à la noix de coco, d’un jus de mangue, d’un chaï et de succulentes petites bananes. Puis nous avons pris la jeep organisée, avec un couple d’Allemands. J’ai pratiqué mon allemand en mélangeant toutes les langues que je connais. La jeep nous a conduit, à travers des plantations de café, de thé, des poivriers, des arbustes à cardamome, jusqu’à une chute d’eau. Le plus ravissant était certainement de marcher un peu en nature. Bien sûr, l’eau était rafraîchissante et la chute belle à regarder. L’endroit dégageait une odeur de miel ( !) et regorgeait de fleurs qui suscitaient l’enthousiasme de Cerise. Elle a été décontenancée quand elle a compris que la grenouille que je lui désignant n’était pas verte, mais brune. Nous avons traîné dans cette végétation. Puis nous nous sommes rendus à la grotte préhistorique d’Edakka. La jeep parquée, nous avons commencé une réelle ascension. Nous avons croisé des singes sur le chemin pour notre plus grand bonheur à tous les deux. La montée ne s’arrêtait pas et j’ai pu constater après coup que, portant Cerise tout du long, j’étais déjà trempe à mi-parcours. Une autre séance de sport. Nous avons croisé beaucoup d’Indiens et pas de blancs. La grotte n’en était pas vraiment une, plutôt un amoncelement de gros rochers formant un abri que des hommes ont gravé il y a fort longtemps. Leurs représentations de l’homme différent beaucoup des peintures murales des grottes européennes. La vue sur les sommets environnants était imprenable. Nous sommes allés manger, un thali sur une feuille de papier, sorte de set de table vert. Ici, pas de couvert. Cela faisait longtemps que je n’avais pas remangé du riz à la main. Cerise s’en est plutôt bien sorti. Elle y a également découvert les toilettes à l’indienne. Nous sommes ensuite parti à la recherche d’éléphants sauvages que nous avons trouvé, près de la route. Les premiers étaient éloignés, Cerise n’avait pas envie de les regarder. Plus tard, nous en avons trouvé près de nous, très visible. Elle en avait assez des éléphants, elle était fatiguée. Pourtant le charme a opéré. Nous avons également observé des cerfs, des biches, un faon et de nombreuses vaches. Sur le chemin du retour, nous nous sommes arrêtés pour visiter les restes d’un petit temple jaïn datant du douzième ou du treizième siècle. La magie du lieu a complétement tourné l’humeur de Cerise qui s’est mise a dansé. Elle a chanté tout le reste du trajet en jeep jusqu’à l’hôtel, ou alors ri, joué avec les automobilistes qui nous suivaient. Certains prenaient des photos de nous tout en conduisant. Elle était assise sur moi, les jambes sortant de la jeep. Je la retenais sérieusement. Quelle énergie positive, quelle vie l’habitait à ce moment-là. Plus question de faire des compromis, de s’intéresser à elle ou à ses besoins, ses envies, c’était elle qui me tirait en avant. Cette belle humeur a duré quasiment jusqu’au coucher. Elle a choisi où elle voulait manger, ce qu’elle voulait. Nous n’avons pas pu envoyer de message de bon anniversaire à Caroline, la serveur principal était hors service pour la soirée. Ce sera pour demain, mieux vaut tard que jamais. Le personnel de l’hôtel est adorable. Nous avons réservé notre chambre avec vue sur le lac à Udhagamandalam.
J’ai eu assez de dépaysement. Je pourrais rentrer et profiter de ma famille en entier. C’est donc là que les vacances s’arrêtent pour faire place au voyage, et à son insécurité productive.

 

 
 

 
            
 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

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